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jeudi 24 octobre 2019

On a vu pour vous 17: Bébés

https://drive.google.com/uc?export=view&id=1Nsh3P9jfqaRNZAHxhxCngmdE3TkO-gz-https://drive.google.com/uc?export=view&id=1mfwy336aq7wPDe-frhcwmeSdwqZIKW9r
Une année dans la vie de quatre bébés. Du jour de leur naissance à leurs premiers pas. Suivre quatre bébés dans quatre pays différents (Namibie, Mongolie, Japon, Etats-Unis), simultanément, jour après jour, les voir grandir, se développer et découvrir le monde qui les entoure...

Nala
Il n’est absolument pas question d’adoption dans ce DVD (pas de suspense insoutenable!) mais bien de prendre de la distance avec notre culture et voir le monde différemment. Il n’y a pas de commentaires, et pourtant c’est riche au niveau sonore de babillages, de bruits du quotidien. La première année de vie d’un enfant fait partie des plus importantes en terme d’attachement (les 3 premières en fait) et voir ces enfants grandir et s’attacher c’est précieux.
Je recommande ce film documentaire pour changer ses lunettes d’adulte européen pour se mettre à la place de ce qu’ont pu vivre nos enfants avant de nous être confiés mais aussi pour échanger sur les différences quand nos enfants sont là (ok pas d’écran avant 3 ans mais ce film peut être vu dès le plus jeune âge d’ailleurs ça les fascine!).

lundi 14 octobre 2019

on a lu pour vous 16: Né sous X



A la fête foraine, Léo, un enfant adopté après avoir été abandonné à la naissance, dépense son dernier billet sur un coup de tête pour consulter une voyante. Celle-ci lui annonce qu'il retrouvera sa mère en suivant les traces d'un ours polaire. Troublé par cette révélation, dans le plus grand secret, Léo va tenter l'aventure, accompagné par son amie Laura. Question ô combien délicate que celle de l'adoption car tout enfant adopté finit toujours par poser la question : qui est ma vraie mère ? Voici un très joli roman plein de pudeur et de tendresse qui évoque ce thème à travers les paroles du petit Léo.


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Nala


une fois n'est pas coutume, je souhaitais vous parler d'un livre pour lequel je n'ai pas de coup de cœur. Pourtant avec un titre comme ça, difficile de passer à coté dans ma bibliothèque.
C'est un roman écrit pour les ado, donc très court, écrit en gros caractères avec pas mal d'illustrations.
Le titre ne cache rien du sujet, il s'agit d'un garçon de 10 ans né sous le secret qui souhaite retrouver trace de ses origines.
Pourtant des la page 13, ça dérape (oui oui je parle en tant que maman adoptante), "ce n'est pas ta vraie mère!" . Je me suis dit que j'allais quand même donner le bénéfice d'une maladresse mais en fait tout le livre ne parle que de vraie mère, le garçon appelle ses parents adoptifs par leurs prénoms, jamais de "maman" ou "papa", il y a dans la narration beaucoup de distances vis à vis de ses parents adoptifs comme s'il les aimait juste "bien". Alors vous me direz, peut être que c'est en fait souvent le cas du point de vue des adoptés, que je prends trop à cœur ce lexique du point de vue d'un parent adoptant, que j'attends un livre rose bonbon avec paillettes sur le sujet et que je m'éloigne du fond du sujet. Oui mais justement je trouve très important le sens des mots, pour nos enfants qui ont besoin d'être rassurés sur nos liens, qu'une maman est là pour le quotidien, le bon comme le moins bon, et que toutes les mères de naissance n'ont pas été des mamans pour nos enfants adoptés (peut importe la raison), en particulier quand l'enfant est confié des sa naissance. Que l'emploi des mots doit être pesé avec soin pour ne pas créer d'ambiguïté.
Tout comme j'en ai marre des préjugés trop simplistes d'une femme qui confie son enfant en adoption parce qu'elle est pauvre ou mineure, un certain nombre de femmes qui ont accouchés sous X ne sont pas sans le sou, ou seules après un amour shakespearien à 16 ans…. et n'abandonnent pas leur enfant par amour, ce qui laisserait à croire quand on dit à nos enfants qu'on les aime qu'on peut encore les abandonner.
alors je ne recommande pas la lecture de ce livre, et regrette que le sujet ait été traité avec tant de parti pris sociétaux sans recherche sur le sujet. j'espère qu'un nouveau livre à destination des ado sur le sujet pourrait venir combler les lacunes dans ce domaine!

lundi 7 octobre 2019

quand les papis prennent la parole






Tout paraissait beau et calme autour de moi avec mes petits-enfants: trois du côté de mon fils et de ma belle-fille et une du côté de ma fille et de mon gendre.

Puis un jour, surprise...une petite princesse à des milliers de kilomètres attend que nous allions la chercher.
Quelle aventure pour Papi de quitter son train-train de retraité et quelle joie de participer à cette rencontre !
Je ressens un supplément de bonheur à découvrir un lien nouveau entre parents et enfant, entre grands-parents et petit-enfant.

Après ce moment si émouvant, comme si tout ce chamboulement ne suffisait pas...un petit prince agrandissait encore la famille l'année suivante.
Oh, tes parents ont fait moins de kilomètres pour aller te chercher, cette fois ! 
Mais là encore ce fut une surprise, une découverte, une autre aventure.

Maintenant après quelques années,  je me réjouis d'avoir vu cette construction familiale nouvelle naître, plus large, plus généreuse, moins conformiste,
un champ d'ouverture aux autres alors que notre monde parle d'individualisme, du culte du sol, du sang...bref un peu plus d'humanité.

Si seulement le monde de demain pouvait ressembler à cette fratrie aux visages si différents et si heureux de vivre ensemble ! 
                                                 
Un Papi ravi



vendredi 4 octobre 2019

On a lu pour vous 15: Rubiel e(s)t moi

https://drive.google.com/uc?export=view&id=1AcYvOe1ci42tls9gEUeZ5UhY4p1YhpDi

Une nouvelle voix unique. " Si je devais me souvenir d'une chose, d'une seule chose, ce serait la vision des murs gris de l'Orphelinat du Bienestar de Medellin et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, le bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d'aussi loin que je me souvienne, la couleur n'existait pas. Je suis né en Colombie, à la fin de l'année 1987, mais je n'ai commencé à vivre qu'en 1991. "

prix jeune mousquetaire 2019


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Nala


Si ce livre parle d’adoption, c’est avant tout un roman écrit avec un ADN. Et un ADN de caractère qui peut prendre pleins de formes tout en restant reconnaissable, on sent que l’auteur aime les mots: je l’imagine en train de les essayer, de les étirer, de les déplacer pour arriver à rendre compte de ses émotions et états d’âmes. C’est donc une vraie plume qui nous embarque avec un rythme qui s’accélère et... Et si vous voulez plus, suivez le sur les réseaux sociaux pour ne pas être en manque!
je ne peux que recommander, et à partir de l'adolescence


mardi 10 septembre 2019

On a lu pour vous 14: la couleur de l’adoption

https://drive.google.com/uc?export=view&id=1hlGhr3SIEN8NLg1xrsuF4begv_J5YMb1

La couleur de l’adoption (LCDA) 
est un projet de livre imprimé qui met en lumière, grâce à des portraits et des textes, 38 personnes adoptées à l’international. Le projet, une première au Québec, nous permet de nous approprier notre narration comme personnes adoptées et d’illustrer comment nous changeons le visage de l’identité québécoise.

Afin de représenter la diversité de l’adoption, La couleur de l’adoption donne la voix à des personnes adoptées de tous âges, de toutes origines, qui résident sur l’ensemble de la province québécoise et qui expriment des sentiments similaires, complémentaires ou opposés concernant l’adoption.

Car nous sommes près de 20 000 personnes adoptées à l’international au Québec

Nous provenons bien sûr de la Chine, de la Corée du Sud et de la Colombie, mais aussi du Kazakhstan, de Madagascar, de la Thaïlande et de l’Ukraine. Certaines personnes adoptées sont retournées dans leur pays d’origine et ont retrouvé leur famille biologique, alors que d’autres ne démontrent aucun intérêt pour leur histoire avant leur adoption. Certains se considèrent québécois, alors que d’autres se définissent comme citoyens du monde. Quelques-uns des adoptés ont un réseau d’amis composés d’autres adoptés alors que certains ont rencontré peu d’adoptés.

Un projet réalisé par des personnes adoptées

Depuis les dernières années, plusieurs journalistes et documentaristes abordent le sujet de l’adoption internationale, permettant de mieux connaitre la réalité des personnes adoptées. Avec La couleur de l’adoption, il s’agit d’une première fois dans la francophonie que des personnes adoptées récoltent les récits d’autres personnes adoptées.

Un projet entièrement réalisé de façon bénévole

L’équipe y investit temps, énergie et argent depuis septembre 2015. Les rencontres hebdomadaires, le site internet, les communications, les contacts avec les participants, les déplacements à travers le Québec, la recherche de financement, la pré-édition des textes, la prise des portraits, et toutes les autres étapes nécessaires pour réaliser le projet, sont actuellement réalisées de façon entièrement bénévole.



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Nala

il s'agit donc d'un recueil de textes de témoignages de personnes adoptées (et pas que des personnes majeures). Je trouve toujours cela très intéressant (et émouvant) de lire les ressentis, à la fois tous différents par leurs histoires mais aussi qui parlent  souvent de cet OMNI (Objet Manquant Non Identifié) dans leurs constructions. Certains ont eu besoin de faire le chemin vers leurs pays et leur famille de naissance, et d'autres expliquent qu'ils n'en ont au contraire pas envie. 
C'est un petit ouvrage qui se lit facilement, chaque témoignage faisant à peu près 2 pages.
Je pense que c'est aussi un ouvrage accessibles aux ado adoptés qui auraient besoin de partager autour de leur adoption.


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lundi 17 juin 2019

On a lu pour vous 13 : Je m’appelle Léon




Léon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop.
Heureusement Léon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Léonn’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…
Émouvant, dramatique mais aussi jubilatoire, Je m’appelle Léon évoque de façon éloquente la force de l’amour, le lien indéchirable entre frères, et ce qui, en fin de compte, fait une famille.

Nala
C’est un petit roman qu’on glisse dans sa poche, mais qui fait une grande place à l’enfant et  qui m’a beaucoup touchée. J’ai trouvé très juste  d’écrire pour une fois du point de vue de l’enfant dans le contexte de l’enfance délaissée. Ce n’est ni mièvre, ni fleur bleue et pourtant les situations pourraient s’y prêter. Ce ne sont pas des situations de violences physiques mais bien de ce que peut ressentir un enfant devant un monde d’adulte sur lequel il n’a aucune prise. On s’attache vite à Léon grand petit gars qui garde beaucoup de choses pour lui. Ça parle de racisme, de protection sociale, de famille d’accueil, de maladie chronique, et aussi un peu d’adoption. J’aimerai beaucoup connaitre le retour d’adultes ayant vécu des situations similaires, savoir si le ton est juste, je ne sais pas si l’auteur l’a vécu ou s’il s’est inspiré de témoignage pour la rédaction. Je pense que c’est un roman à confier aux enfants qu’à partir de l’adolescence et pas avant, mais que je recommande vraiment aux adultes dans leur réflexion sur le vécu des enfants sous protection institutionnelle.

Mitzie
J'ai beaucoup aimé également, je trouve que l'auteur a su donner un ton très crédible à la voix de ce jeune garçon. On ressent toute l'intensité de ses émotions sans que ça tombe dans le trash, ni dans le trop poétique. Les situations ne sont ni exagérées dans le côté malheur, ni dans le côté fleur bleue. Léon trouve des appuis, qui ont eux-mêmes leurs problématiques, qui sont humains, quoi. L'histoire est dure, mais se finit tout de même sur des notes positives, sans happy end non plus. La mère de naissance est comme elle est, idéalisée mais aussi faible... A lire à lire !

lundi 1 avril 2019

Prime à la parentalité adoptive

Les représentants des familles adoptives se réjouissent de la mise en place d'une prime à la parentalité adoptive, par un amendement attaché au projet de loi pour le soutien aux familles, qui vient d'être approuvé par l'Assemblée Nationale.

"Nous nous sommes aperçus que les parents adoptifs sont sur-représentés dans les consultations médicales et psychologiques", explique Lorette Blageon, secrétaire d'Etat chargé du soutien aux familles, "et même malheureusement dans les consultations psychiatriques, souvent pour des syndromes d'épuisement nerveux. Il est donc urgent d'agir en amont, à la fois afin de soutenir ces familles, mais également dans l'objectif de réduire les dépenses considérables que la sécurité sociale engage pour elles".

Cette prime sera accordée sous la forme de "bons de soutien psychologique", qui pourront être utilisés pour des consultations thérapeutiques auprès de thérapeutes conventionnés, mais également sous certaines conditions pour des gardes d'enfants, des massages et des thalassothérapies.

"Les détails de l'application seront affinés lors de la lecture au Sénat", indique Lorette Blageon "mais les parents qui se sentent en voie d'épuisement sont d'ores et déjà invités à consulter le portail mis en place afin de choisir une thérapie appropriée. Les cures de thalassothérapie, en nombre limité, risquent en effet d'être très demandées. Nous demandons donc aux fédérations de parents adoptifs de transmettre cette information à leurs adhérents : rendez-vous très rapidement sur http://soutienfamillesadoptives.gouv.fr".

mardi 4 décembre 2018

Conseils pour ceux qui éprouvent des difficultés à aimer leur enfant adopté

Nous avons eu envie de vous faire partager cet article : "Helpful Advice if you don't like your adopted child" trouvé sur un blog anglophone. Ecrit par une maman adoptive, il sonne authentique en plus d'être très pertinent. En voici une traduction pour ceux qui préfèrent la VF :


Me voici en train d’écrire un article de blog sur un sujet que je n’aurais jamais pensé aborder.
Et si vous n’aimez pas votre enfant adopté ?

Evidemment, personne ne se lance dans l’adoption en pendant « je ne vais pas aimer mon enfant ». La plupart des gens aborde la démarche avec générosité, détermination et une foi inébranlable. Il n’en est pas moins vrai que de nombreux parents adoptants éprouvent des difficultés à tisser une relation et un véritable attachement avec leur enfant.

Bon, ce n’est pas grave, faites semblant jusqu’à ce que ça vienne ! Après tout vous êtes adulte ; c’est le moins que vous puissiez faire pour un enfant qui a subi des traumatismes. Faites pas votre chochotte. C’est ça être parent, on vous dit.

Eh bien en tant que mère bio et adoptive, je peux vous dire, que cela peut être très différent d’éprouver des difficultés à aimer votre enfant adopté par rapport à un enfant biologique. « C’est ça être parent » est bien la dernière chose qu’un parent adoptant en difficulté avec son enfant a besoin d’entendre. Je connais la différence et je peux vous dire que non, ce n’est pas juste « être parent ».
Nos enfants bio n’ont généralement pas subi des traumatismes depuis leur conception. Ils ne sont sans doute pas nés avec un syndrome de manque. Ils n’ont probablement pas été abusés, négligés ou abandonnés par leurs premiers donneurs de soins, ce qui peut causer un manque crucial dans le développement de leur cerveau. Quelle que soit l’histoire de votre enfant adopté, il y a 99 % de chances pour que la comparaison ne soit pas pertinente. Alors, de grâce, évitez de comparer ou de minimiser la peine d’un parent adoptant en disant « c’est ça être parent ».

OK, j’arrête la minute doléances pour en arriver à mon sujet. Je lutte depuis des années pour établir une relation avec mon m’enfant, m’attacher à lui et l’aimer réellement. Mais il y a de l’espoir et je m’accroche.

Vous voyez, moi aussi je me suis lancée dans l’adoption avec tout mon cœur. Je pensais pouvoir « y arriver ». Je jugeais les parents qui éprouvaient des difficultés en me disant en mon for intérieur « Tu es l’adulte, tu peux faire passer son traumatisme avant ta douleur ».

Puis j’ai rencontré mon enfant. Et tout en lui m’a déstabilisé et a perturbé la famille. Son traumatisme s’est traduit très concrètement par une présence hyperactive dans notre foyer réglé et paisible et. Les diners en famille, qui étaient mon moment préféré de la journée, se sont transformés en batailles affreuses. Notre consommation de vin au diner a augmenté de façon exponentielle. Mes autres enfants qui étaient mignons et câlins ont commencé à se terrer dans leurs chambres pour éviter d’affronter le chaos. Notre foi est tombée au niveau des pâquerettes.

Nous avons tout remis en question.

Mais même aux moments les plus durs, même dans la douleur, les hurlements et l’envie de tout plaquer, nous avons réalisé quelque chose de profond : nous faisions nous-mêmes l’expérience du traumatisme et nous devions nous aider nous-mêmes avant de pouvoir aider notre enfant. Nous étions épuisés, à terre, pourtant nous n’avions que ces pauvres ombres que nous étions devenus pour alimenter et petit humain fragile et insécure.

Nous avons compris que même si le monde de notre enfant était fou, nous n’avions pas à l’être. Nous pouvions tenir le cap. Oui ça demande beaucoup de force, mais nous avons vu qu’il était possible de maîtriser nos réactions et nos émotions afin d’être les piliers solides dont notre enfant avait besoin.
Aujourd’hui je peux vous le dire : c’est possible, et vous n’êtes pas seul. Vous pouvez vous attacher à votre enfant et l’aimer même si pour l’instant il vous fait tourner en bourrique.

Voici quelques trucs qui ont aidé notre famille et quelques références que je suggère à tous les parents adoptifs fatigués :

1.      Ne prenez pas l’habitude de parler mal de votre enfant. Exprimez vos difficultés pour obtenir de l’aide, mais ne répétez pas sans cesse vos griefs, car ils risqueraient de se solidifier et de devenir la seule chose que vous pensez de votre enfant.

2.      Pour contrebalancer le négatif, faites une liste de choses que vous aimez chez votre enfant. Même si au début ce ne sont que de petites choses comme la façon dont il caresse le chien, enrichissez la liste régulièrement. La gratitude suscite la gratitude, et un jour, votre cœur arrivera à apprécier réellement votre enfant tel qu’il est.

3.      Trouvez une activité que vous aimez tous les deux, réservez des créneaux dans votre planning et allez-y ! Jouer ensemble favorise l’attachement des deux côtés.

4.      Johanne Lemieux. Ça se passe de commentaire. Si vous n’êtes pas au top sur la théorie, lisez « La normalité adoptive », regardez les vidéos de Johanne Lemieux en ligne et commencez à établir une relation basée sur la confiance avec votre enfant difficile à aimer. (NDT : pour les anglophones, la source citée dans l’article d’origine était « The Connected Child » de Karyn Purvis, qui n’existe malheureusement pas en VF)

5.      PRENEZ SOIN DE VOUS. Psy (pour vous), sorties de couple, vacances, cinéma, femme de ménage si vous le pouvez, massages, tout ce qui peut vous aider à penser à autre chose !

6.      Bougez. Je ne rigole pas. Je n’ai jamais été sportive avant d’avoir cet enfant, et je suis passée à 5 à 6 séances d’activité physique par semaine. La dépression peut empêcher la sérotonine d’accéder à votre cerveau ; l’activité physique permet de lever ces blocages et de vous aider à éprouver des émotions agréables.

7.      Vitamines. Vous n’avez qu’à faire une recherche Internet sur le rôle des vitamines dans la dépression. Pour ma part j’adore les familles B et D et je suis fan du magnésium !

8.      Médicaments. Pour être honnête, je n’ai jamais essayé mais de nombreux parents ont commencé à prendre des antidépresseurs pendant ou après leur procédure d’adoption et s’en sont trouvés mieux.

9.      Ne pensez jamais que vous n’aimez pas votre enfant. Du moment que vous voulez son bien : c’est ça l’amour. Certaines personnes ont du mal avec ça, mais apprécier et aimer ne sont pas des synonymes. Ma définition de l’amour parental n’a rien à voir avec les émotions. Confondre les deux, c’est se culpabiliser et risquer de commencer à envisager un futur sans cet enfant.

10.  Enfin, ne laissez pas votre bien-être et votre joie reposer sur la situation réelle et émotionnelle de votre foyer. Ce dernier point m’a pris longtemps, mais j’ai fini par comprendre qu’il est possible de trouver de la paix et de la force même dans les périodes de souffrance. Ceux qui ont la foi pourront élargir leurs prières et ressentir de décentrez leurs pensées de leur enfant. Ouvrez votre cœur à l’amour et à la bonté de l’univers et soyez simplement reconnaissant à la vie au-delà de vos circonstances particulières. Recentrer mon âme ainsi m’a vraiment permis de trouver des réserves d’amour et de patience pour mon enfant.



lundi 19 novembre 2018

Une adoption 19

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune... 

Le 20 février 2017, nous publiions le témoignage de Hope, alors maman dans l'attente de son fils. Hope inaugurait d'ailleurs la rublique "En attente". Elle nous fait part aujourd'hui de l'arrivée tant attendue de son petit garçon... 


Année de l'adoption ? 

2017

Quel pays ? 

République Démocratique du Congo 

Age de l'enfant à son arrivée ? 

8 ans 

Votre profil ? Votre projet ? 

Mariés en 2002 et parents d’un enfant bio. Pour agrandir la famille, nous faisions le choix singulier d’adopter un enfant de 0 à 5 ans (né après notre aîné, bien sûr). 

L'agrément, les OAA, l'apparentement ? 

Le service adoption de notre département était en refonte totale. Avoir notre agrément a pris 24 longs mois… Ah ah, je l’entends encore raisonner cette histoire de « 9 mois symboliques, comme une grossesse ». Même si nos échanges avec les travailleurs sociaux se sont avérés riches et intéressants, cette étape, dans sa durée, a été digne de la gestation d’une éléphante ! Mais ce ne fut pas le pire… Sésame en poche, nous faisions le choix de ne pas choisir et partions à la fois en quête d’un enfant pupille de l’Etat et d’un enfant d’origine étrangère. 

Finalement, le destin a été scellé lorsqu’un OAA a retenu notre dossier : notre cadet viendrait de République Démocratique du Congo. Quel bonheur pour moi qui avait secrètement rêvé d’un enfant à la peau brune… L’apparentement est intervenu dans les 8 mois qui ont suivi la signature de notre engagement avec l’OAA. C’était sous la forme du fameux « coup de fil magique » bien connu dans le monde de l’adoption. Cet appel téléphonique qui, en une fraction de seconde, fait de vous un parent. En trois phrases, la proposition d’apparentement était faite. C’était un garçon. Il avait 4 ans ½. En bonne santé. Un mail a suivi, avec 3 photos de l’enfant et un compte rendu médical plutôt succinct. C’est fou comme ces traits auparavant totalement inconnus sont rapidement devenus familiers… Nous n’attendions plus « un enfant », nous attendions « notre fils ». Il avait désormais un visage. Il « existait » rendant le projet plus concret et, dès lors, le rapprocher de nous est devenu notre priorité. 

Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...) ?

L’OAA nous avait laissé entendre les enfants apparentés seraient placés dans un centre spécifique, à la fois pour limiter les risques de contracter des maladies dont ils étaient exempts au moment des examens sanguins (hépatite par exemple) mais aussi pour éviter aux enfants « non adoptables » de vivre aux côtés de ceux qui avaient la chance de quitter l’orphelinat. Il n’en fut rien. Les moyens sur place étaient plus qu’insuffisants pour nourrir et soigner les enfants. Il est arrivé que des enfants (apparentés ou non) décèdent par manque de moyens pour payer l’hôpital et les soins. Bien égoïstement, je dois l’avouer, nous avions la peur au ventre au quotidien pour notre fils! Nous ne savions pas vraiment ce qui était dit aux enfants sur leur adoption prochaine. L’attente fut terriblement rallongée par des problèmes variés dont, les plus importants, que je qualifierais de « géopolitiques ». Nous n’avions aucun contact avec les éducateurs ou les enfants apparentés. C’était interdit ; aucun contact, de façon plus générale, avec le pays d’origine. L’OAA, au rythme de ses missions (2-3 par an), consentait à transmettre aux enfants une carte de leurs parents. Seulement ça. Les cadeaux prenant trop de place dans les bagages. En retour, nous recevions 2-3 photos. C’était bien peu… mais cela constituait une réelle bulle d’oxygène. On voyait notre fils souriant, le plus souvent. Il semblait se porter bien. 

La rencontre ? 

Il nous a fallu terriblement nous battre pour mener à bien notre projet. On a parfois cru ne jamais y parvenir… même si nous n’avons jamais baissé les bras ! Aussi, au moment de la rencontre, alors que 4 années s’étaient écoulées depuis l’apparentement, nous avions tous été éprouvés et nous nous sentions à la fois pleins d’impatience et de doutes. Cette rencontre, nous nous l’étions souvent imaginée. Il y avait ce qui était important pour nous, ce qui nous semblait important pour notre enfant. Il y avait des craintes et nous avions conscience que nos attentes et celles de notre fils étaient sans doute différentes. Nous nous préparions à nous montrer patients et compréhensifs envers lui. Finalement, nous avons été contraints de tirer un trait sur tout ce qui nous avait semblé primordial pour cette occasion, notamment parce que nous n’avons pas pu nous rendre dans le pays d’origine de notre fils. Jusqu’à la dernière minute, nous avons craint qu’il puisse ne pas arriver… Mais lorsqu’il est enfin apparu devant nous, dans ce grand hall d’aéroport froid, bruyant et impersonnel, toutes nos craintes se sont envolées. Il était là, il était magnifique et si je ne l’ai pas serré fort dans mes bras pour ne pas l’effrayer, j’ai pris sa main dans la mienne et je ne l’ai plus lâchée. 

Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ? 

Les premiers jours, notre fils a mis une grande volonté à épouser le moule de ce qu’il pensait être l’enfant attendu. Avait-il envie d’être aimé ? Peur d’être rejeté ? Certainement ! C’était un peu comme une lune de miel, c’était doux et chacun montrait le meilleur de lui-même. Les difficultés sont arrivées rapidement, intensément et bien éloignées de ce à quoi nous avions pu nous préparer. Les premiers écarts entre ses attentes et la réalité ont fait exploser cette coquille d’enfant modèle, silencieux et discipliné. Son premier réflexe a été la fuite et le rejet. Lui, il n’avait pas demandé ça ! Je le savais beau, intelligent, drôle, … j’ai aussi appris qu’il pouvait courir vite ! Par la suite, ça a été l’escalade dans la violence. Des mots qui blessent, jusqu’aux promesses d’une vie d’enfer et aux menaces de mort sans oublier les affrontements physiques, lorsque dans une grande fureur il perdait le contrôle de lui-même et se voulait du mal autant qu’à nous. Les jours se suivaient avec un lien fort qui se tissait, des moments pleins de tendresse et d’amour partagé et tout à coup, des crises incontrôlables quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Cela générait un véritable ascenseur émotionnel, cette époque a été un tsunami dans nos vies. La puberté s’est invitée au bal et sans doute qu’elle n’a pas aidé, durant cette période de trouble. Toute cette procédure d’adoption et ces « aléas » nous avaient fait perdre un temps précieux. Je ressentais un profond sentiment d’injustice. Ce temps perdu, je n’en disposerai jamais pour créer du lien avec lui, pour panser ses plaies, pour lui éviter l’accumulation de situations difficiles qui l’auront marqué à vie. Et, à présent, il est urgent de devenir un référent, un guide pour l’aider à pousser droit. Urgent de fabriquer une famille, un repère solide pour qu’il devienne un homme heureux. Le défi est incroyablement grand… Mais le défi est incroyablement beau ! Ensemble, nous avons appris à gérer les crises et nous nous sommes apprivoisés. A chaque occasion, nous avons rappelé à notre fils la raison pour laquelle il était à nos côtés, nous l’avons rassuré sur notre amour inconditionnel. C’est une belle personne et nous le lui avons démontré. Aujourd’hui, notre garçon est épanoui. La vie n’est certes pas un long fleuve tranquille mais j’ai confiance en lui et en l’avenir. Il est important de savoir que l’adoption ne se résume pas à ce que nous montrent les films. Une fois l’enfant arrivé, l’histoire ne fait que commencer et c’est ensemble qu’elle doit s’écrire, avec les forces et les faiblesses de chacun. A plusieurs mains, l’écriture est plus riche ! 

Un souvenir marquant ? 

Tellement de souvenirs marquants… Il a éclairé nos vies de sa présence. Le premier fut la rencontre de nos deux enfants, quand sa sœur est venue nous accueillir à la gare. Le visage de notre fils s’est détendu lorsqu’il a vu sa sœur. Ils étaient tous deux un peu intimidés mais notre aînée était fière et heureuse. Ils se sont donné la main, et ont marché ensemble jusqu’à la voiture. Aujourd’hui, ils se détestent autant qu’ils s’aiment. Il n’y a aucun doute, ils sont bien frère et sœur !!!!"

 

On a lu pour vous 12 : Mauvaise mère

Ce livre est un témoignage d'adoption difficile, écrit par la maman alors que sa fille a plus de 30 ans et qu'ils ne sont pas sortis du sable. J'ai lu pas mal de témoignages et j'ai trouvé que celui-ci avait de grandes qualités : brutalement honnête sans tomber dans le sordide, honnête dans les remises en question de la maman qui écrit, avec un certain ressassement qui réussit à ne pas être chiant mais au contraire authentique. Mais aussi dans ce qu'elle reproche à son mari, à sa fille, au système de santé, mais sans tomber dans le "c'est de la faute des autres" qu'on peut lire parfois.

Le titre et la couverture ne sont pas flatteurs, et à mon sens mal choisis ; le contenu est plus profond que ce que ces photos légères laissent entendre, et le témoignage va bien au-delà de la remise en question d'une mère, puisqu'il aborde la famille entière et la maladie mentale.

Ce témoignage est dur à lire pour une maman par adoption ; il faut peut -être éviter lorsqu'on se sent fragile. Parce que bien sûr on ne peut s'empêcher de se demander : qu'ont-ils mal fait ? Que puis-je faire pour éviter cela ? Est-ce que mon petit risque de tourner ainsi ? Alors que la question n'est sans doute pas là.

Quand même, le grand mérite de ce livre, au-delà de montrer que certains enfants arrivent brisés, même s'ils sont tout petits, est de faire réfléchir à la dynamique du couple et notamment à la question des limites et du cadre. Le récit donne le sentiment que la maladie de la petite se serait développée quoiqu'il en soit, mais que la situation ne se serait pas dégradée autant et pour la famille entière si les parents avaient pu s'entendre sur un cadre.

J'espère que les prénoms ont été changés car ce qui est livré est très intime -- c'est ce qui fait son intérêt. Seule la fille ainée est un peu préservée dans ces pages.

Je veux enfin souligner qu'il ne s'agit pas d'un échec d'adoption. Il s'agit d'une adoption qui débouche sur une vie de famille difficile, il s'agit d'une jeune femme souffrant d'une pathologie psychologique, il s'agit de grandes difficultés en particulier pour la mère et dans le couple, mais la famille est bien une famille. Au final il est davantage question de maladie mentale que d'adoption, même si l'auteur revient sur le passé et sur la quête des origines de sa fille. Enfin, je sais gré à Judith Norman d'avoir évité toute généralisation et remise en question de l'adoption dans son principe à partir de son histoire.
Mitzie